Secteur René-Lévesque

Boisé Lacerte

Description du projet actuel

La portion du tracé sur le boulevard René-Lévesque s’étend de l’avenue Myrand, à la sortie du campus de l’Université Laval, jusqu’à l’entrée du tunnel au niveau de l’avenue Turnbull (version courte du tunnel). Ce tronçon longe les quartiers de Sillery et Saint-Sacrement, avant de traverser Montcalm.

L’emprise routière sur René-Lévesque est composée d’une plateforme pour l’insertion du tramway d’une largeur de 7 m, laquelle ne peut être réduite. De chaque côté de la plateforme s’insèrerait une voie de roulement pour les véhicules motorisés d’une largeur de 3m (versus 3.3m dans d’autres secteurs avec moins de contraintes d’espace). Une bande latérale, ou accotement, d’une largeur d’un mètre devrait également être aménagée le long de chaque voie de roulement. Selon la Ville, cette bande est requise pour accumuler la neige provenant de la plateforme, de la voirie et du trottoir, laquelle est poussée sur les côtés au cours des activités de déneigement en hiver. Les trottoirs de part et d’autre auraient pour leur part une largeur de 2 m. Cette dimension est privilégiée pour des raisons d’accessibilité universelle et pour améliorer le confort des piétons. Ainsi, pour l’implantation du tramway et la reconfiguration des infrastructures routières sur René-Lévesque, incluant les trottoirs, l’emprise requise serait de 19 m. À ces infrastructures de base s’ajouteraient des élargissements à l’emplacement des stations ainsi qu’aux intersections.

Emprise existante et projetée sur René-Lévesque
(source : rapport du BAPE)

Problématique

Un bilan flou pour les arbres menacés

L’indice de canopée le long de ce tronçon est particulièrement élevé, atteignant 31%.[1] De nombreux arbres matures, certains étant remarquables par leur âge avancé ou leur grande dimension, bordent le boulevard René-Lévesque et sont menacés par le passage du tramway. De par leur type d’essences, les ormes d’Amérique, les érables argentés ainsi que les sapins Douglas présents sur cette artère ne pourront être replantées de nos jours en milieu urbain. À plusieurs endroits le long du futur tracé, les arbres constituent une voute au-dessus de la chaussée d’une très grande beauté qui rend ce parcours très attrayant aux riverains, piétons et usagers du transport en commun.

Selon les bilans prévisionnels de la Ville de Québec présentés au BAPE à l’été 2020, un total de 188 arbres devraient être abattus dans les quartiers Sillery, Saint-Sacrement et Montcalm, tandis que 222 autres seraient affectés par les travaux et leur survie incertaine.[2]

On a appris depuis dans la presse que la Ville aurait revu à la baisse ce bilan projeté, passant plutôt à 98 arbres abattus et 36 affectés.[3] Cependant, aucun document officiel de la Ville de Québec appuyant ces chiffres n’est disponible. Or, très récemment, c’est le chiffre de 350 arbres menacés de disparition entre le Grand Théâtre jusqu’à l’Université Laval qui était avancé dans la presse.[4]

De plus, des victimes collatérales sont attendues. Un nouveau règlement adopté par la Ville permet en effet aux propriétaires riverains victimes de l’élargissement de la chaussée de réduire le pourcentage d’espace vert de leur propriété pour construire de nouveaux espaces de stationnement en remplacement de ceux qu’ils auront perdu. Cela ne peut qu’avoir un effet négatif sur la canopée.[5]

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[1] Document remis au BAPE par la VILLE DE QUÉBEC. Mise à jour de l’indice de canopée et de l’inventaire des arbres, s. d., 5 pages.

[2] Document remis au BAPE par la VILLE DE QUÉBEC. Canopée et arbres d’alignement, présentation du vendredi 10 juillet 2020 en avant-midi, s. d., 16 pages.

[3] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1749024/tramway-impact-coupe-arbres-quebec-labeaume

[4] https://www.lesoleil.com/actualite/la-capitale/les-arbres-sous-la-menace-79ed12186c467a756c74a734c0e48dd4

[5] Règlement modifiant le Règlement d’harmonisation sur l’urbanisme relativement à l’aménagement de certaines aires de stationnement situées le long des rues faisant partie du trajet projeté du tramway visé au projet de Réseau structurant de transport en commun, R.V.Q. 2861 adopté le 15 juillet 2020. https://www.ville.quebec.qc.ca/apropos/avis-publics/reglements-fiche.aspx?IdAvis=1515

Solution proposée

Réduction de la largeur des voies d’auto :

Selon Accès Transport Viable (mémoire au BAPE), l’accotement prévu pour la neige serait un espace sous-utilisé à la fois l’hiver (car il ne servirait qu’à stocker temporairement la neige provenant de la chaussée) et l’été (car il ne servirait à aucun usager de l’espace public). Cette sous-utilisation représenterait une perte d’opportunité pour d’autres usages, et s’accompagnerait en plus d’une vitesse automobile plus élevée du fait de la largeur importante de la chaussée. En effet, faire passer une chaussée de 3 m de large à 4 m de large a pour effet d’augmenter de 10 à 15 km/h la vitesse moyenne.

La commission d’enquête du BAPE constatait dans son rapport les possibilités d’optimisation de l’emprise routière, et en particulier la réduction de la largeur des voies d’auto, dans le but d’éviter la coupe d’arbres ou de limiter les dommages à leurs racines. Elle a aussi émis l’avis que le rétrécissement de la largeur des voies automobiles devait aussi être considéré dans une perspective de sécurité routière et de réduction de la vitesse.

Selon le Conseil régional de l’environnement – Capitale-Nationale, si les nouvelles emprises proposées étaient ajustées afin de ne pas prendre plus de place que l’actuelle, aucune expropriation (sauf pour l’implantation de certaines stations) et la plupart des coupes d’arbres pourraient être évités. Selon l’organisme, des voies de 4 mètres ne sont pas justifiées puisque les plus gros véhicules qui circules dans nos rues sont typiquement des camions de pompier qui font moins de 2,6 mètres de largeur. Des voies de circulation doivent avoir au maximum 3 mètres de largeur pour ne pas induire aux conducteurs au faux sentiment de sécurité en milieu urbain et le forcé à rester vigilent et rouler moins vite.

Alors que la gestion d’un espace de stockage de la neige est apparue comme un point bloquant majeur sur le plan de la conception, Accès Transport Viable affirme qu’un stockage de la neige sur trottoir permettrait de gagner presque un mètre par sens. Autre alternative, un enlèvement quasi instantané est aussi une autre avenue possible. Plus généralement, la problématique d’enlèvement de la neige est limitée dans sa fréquence (nombre de tempêtes importantes), dans la durée (lendemain des tempêtes) et à long terme (réduction des précipitations neigeuses avec le changement climatique). De ce fait, il est absurde de faire du déneigement une variable dimensionnante du projet et non une variable d’ajustement.

Options de bonifications proposées par ATV
(source : mémoire ATV au BAPE)

Supprimer des voies d’auto :

Au printemps dernier l’administration municipale a opté pour le tunnel court (2,1 km), plutôt que le tunnel long (2,6 km), pour relier la basse ville et la haute ville. Le tunnel sortira sur le boulevard René-Lévesque à proximité du Grand Théâtre (avenue Turnbull). 

On a appris dans la presse que pour la portion de 500 mètres du boulevard René-Lévesque entre l’avenue Turnbull et la rue Cartier, et qui comprends 181 arbres, la Ville de Québec étudie différents scénarios. L’un prévoit le retrait d’une voie de circulation dans chaque direction, entre les avenues Turnbull et des Érables, tandis qu’un second implique d’y faire rouler les voitures à sens unique.[6]

Or, le ministère de l’Environnement s’est récemment adressé à la Ville de Québec en demandant pourquoi la Ville n’a pas évalué d’autres variantes de conception plus étroites sur l’ensemble du boulevard René-Lévesque. En effet, si la Ville a pris la peine d’étudier divers scénarios pour un tronçon de 500 mètres du boulevard René-Lévesque, il est pertinent de demander pourquoi ne pas avoir effectué le même exercice pour l’ensemble de l’artère.[7]

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[6] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1829233/coupe-abres-matures-boulevard-rene-levesque-tramway-quebec-ministere-environnement

[7] https://www.journaldequebec.com/2021/10/04/dautres-questions-sur-le-tramway

Question : L’insertion banale au niveau de la rue Myrand, potentiel goulot d’étranglement?

Un tronçon de 250 m du boulevard René-Lévesque, entre l’avenue Le Normand et la rue du Parc-Gomin, devra faire l’objet d’un aménagement en site banal : les autres véhicules, en alternance avec le tramway, pourraient circuler sur la plateforme, celle-ci n’étant alors pas protégée par une bordure en béton. La présence de deux cimetières de part et d’autre de ce bout de rue imposerait une limite telle aux travaux d’élargissement de l’emprise qu’il serait impossible d’y insérer la plateforme en site propre.

Lorsque l’espace est trop restreint les voies sont partagées sur une très courte distance avec les autres véhicules peut être envisagée. Cela évite d’enlever les voies de circulation automobile. Le tramway a alors la priorité grâce à une gestion des feux de circulation.

Ressources spécifiques à ce secteur

Conseils de quartier

Le tracé du tramway sur René-Lévesque traverse les quartiers Montcalm et Saint-Jean-Baptiste et passe à la frontière entre les quartiers Sillery et Saint-Sacrement:

Conseil de quartier de Montcalm
Conseil de quartier de Saint-Jean-Baptiste
Conseil de quartier de Saint-Sacrement
Conseil de quartier de Sillery

Initiative citoyenne
Québec ma ville je t’aime

Documentation pertinente

En préparation